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PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
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PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
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13 septembre 2006

Un prix genevois pour le respect des droits de l’homme en psychiatrie

Le premier prix pour le respect des "droits de l'homme en psychiatrie" a été décerné le 14 septembre 2000, à Genève, à "Geneva Initiative on Psychiatry", une association internationale qui a dénoncé et combattu les abus psychiatriques dans l'ancienne Union soviétique.

L'association, qui existe depuis 1981, à son siège à Hilversum (Hollande). Elle coordonne aujourd'hui le réseau "Réformateurs en psychiatrie" qui cherche à améliorer la qualité des soins apportés aux malades mentaux dans les pays de l'Est ainsi que les conditions de travail du personnel soignant. Elle a été sélectionnée - sur une liste de candidats dont la moitié environ provenait des pays du tiers monde – par un jury présidé par Robert Badinter, ancien ministre français de la Justice.

"Il ne suffit pas d'appliquer les mesures pour faire appliquer les droits de chacun, il faut aussi que le sujet en soit informé", a déclaré Robert Badinter, en saluant l'action de "Geneva Initiative on Psychiatry". Il est, par ailleurs, fondamental de veiller à ce que les médecins ne soient pas utilisés pour résoudre les problèmes sécuritaires d'un pays. Ce n'est pas parce que le goulag a disparu, que les problèmes liés au respect des droits de l'homme sont résolus dans le domaine de la psychiatrie".

La Fondation "Prix de Genève pour les droits de l'homme" entend, avec ce prix, récompenser une personne ou une institution gouvernementale ou non gouvernementale "qui s'est distinguée par une oeuvre d'envergure nationale ou internationale valorisant l'équité, l'humanité ou l'excellence dans les soins psychiatriques". Pour son président, Théodore Hovaguimian, la fondation "ne se préoccupe pas que des abus perpétrés, dans ce domaine, par les Etats". Il ajoute : "Une vue uniquement économique de la santé – instrumentalisation du psychiatre et abandon des "mauvais risques" par les assurances – peut, elle aussi, entraîner d'autres formes d'injustice dans la délivrance des soins".

Il paraît indispensable à la fondation genevoise de protéger les plus vulnérables, parmi lesquels "les malades mentaux, souvent dénigrés dans leur propre famille, abandonnés, et qui risquent de perdre leurs droits aux soins et à l'intégration sociale".

D'autre part, en 2002, le jury présidé par le Professeur Pierre-François Unger, ministre de la Santé du Canton de Genève, recommandait de partager le prix entre les Sœurs Hospitalière de la Congrégation du Sacré Cœur de Jésus et le Professeur Roy M. McClelland, de Belfast (Irlande du Nord). Les premières ont créé des institutions sur tous les continents, mais spécialement en Amérique latine et en Afrique, pour prendre soin des femmes qu'elles reçoivent, écoutent, soignent et dont elles assurent le suivi dans des centres de jour ou des ateliers protégés.

Le deuxième lauréat, le Professeur Roy M. McClelland a joué un rôle clé pour la production, en collaboration avec des collègues européens, de lignes directrices relatives à la confidentialité et au conflit entre les intérêts du public et ceux des patients.

Le prix a été remis aux lauréats à Genève le 1er avril 2003 au cours d'un congrès international organisé par l'Association internationale de Psychogériatrie.

Les candidatures reçues pour le prix 2004 ont été examinées par un jury présidé par madame Ruth Dreifuss, ancienne Présidente de la Confédération helvétique. Le jury a décidé de décerner le prix au Dr Jorge Luis Pellegrini, d'Argentine qui, tout au long de sa vie, a défendu les droits de l'homme en psychiatrie et a lui-même été victime de la violation de ces droits par la dictature militaire argentine. Le Dr Jorge Luis Pellegrini s'est engagé dès l'achèvement de sa formation médicale dans la promotion de la psychiatrie sociale et dans la réforme des institutions psychiatriques traditionnelles. Ses activités en faveur de l'intégration scolaire des enfants handicapés, de l'intégration sociale des populations indigènes de Patagonie, du traitement et de la réadaptation des personnes ayant des problèmes de dépendance à l'alcool, du développement des traitements ambulatoires et de la réinsertion sociale des personnes souffrant de troubles mentaux témoignent d'une trajectoire professionnelle cohérente et novatrice. L'idée maîtresse de son engagement est l'autonomie (empowerment) des patients et de leurs proches, ainsi que la lutte contre toute discrimination et des programmes de formation et d'information du public. Au cours de la dictature militaire, il fut chassé de l'Université puis de l'hôpital, avant d'être arrêté, incarcéré, libéré puis à nouveau emprisonné. Pendant ces années de persécution politique, il poursuivit son engagement social et écrivit aussi un livre sur une famille d'Indiens Mapuche, qui fit par la suite l'objet d'un film attirant l'attention sur les besoins de la population indienne en Argentine.

Le prix, qui consiste en un diplôme et une somme de 20'000 francs suisses, a été remis au Dr Pellegrini à l'occasion du XIIIe Congrès mondial de Psychiatrie au Caire, Egypte, en septembre 2005.

Sources: "Prix de Genève" pour les Droits de l'Homme en Psychiatrie et http://www.droitshumains.org


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