Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
Publicité
PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
Albums Photos
Derniers commentaires
Archives
1 novembre 2006

Comment Lilly à fait avaler sa pilule

En dix ans, le Zyprexa s'est imposé comme «le» médicament pour les psychotiques. Résultat de la stratégie marketing agressive d'Eli Lilly... qui a caché des risques connus. Des milliers de plaintes ont été déposées depuis aux Etats-Unis.
Par Eric FAVEREAU
QUOTIDIEN : mercredi 21 février 2007

Le Zyprexa, c'est la star des antipsychotiques de nouvelle génération. Voilà dix ans qu'il a envahi le marché. Qu'il rapporte au laboratoire pharmaceutique Eli Lilly, son fabricant, 4,2 milliards de dollars par an. Près de 20 millions de personnes dans le monde en ont pris ou en prennent. Et ce n'est pas fini. Le marché de la «schizophrénie» est énorme. Et captif, car les malades sont atteints à vie. Donc condamnés, des années durant, à avaler leurs petites pilules. Pour Eli Lilly, c'est mieux qu'une niche, car, comme le note le dossier de presse du laboratoire américain, «la schizophrénie est une affection chronique touchant 1 % de la population mondiale... On estime en France que près de 600 000 personnes en sont affectées».

[…] Selon une série de documents internes confidentiels révélés fin 2006 par le New York Times, la firme serait coupable de dissimulation, en ayant cherché, dès le départ, à minorer les effets secondaires du Zyprexa.

[…] Outre-Atlantique, les procès sont plus qu'une menace. En 2005, Lilly a versé 700 millions de dollars de dommages et intérêts à 8 000 patients rendus malades par le Zyprexa. Le 5 janvier dernier, le laboratoire accepte le paiement de 500 millions de dollars pour mettre fin à une cohorte de 18 000 plaintes. Des indemnités beaucoup moins généreuses parce que, entretemps, la Food and Drug Administration, l'autorité sanitaire américaine, a fini, en 2003, par assortir le Zyprexa, comme d'autres antipsychotiques, d'une mise en garde très claire sur les effets secondaires de diabète. Mais 1 200 autres pourvois pendent au nez de Lilly. La firme, privilégiant le règlement amiable, avait obtenu une clause de confidentialité des plaignants. Jusqu'à ce qu'un avocat spécialiste de la défense des malades mentaux, James Gottstein, brise la loi du silence et transmette fin 2006, à un journaliste du New York Times, les milliers de pages de documents internes que Lilly voulait garder secrètes...

Source : © Eric FAVEREAU, Libération.fr


Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité