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PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
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PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
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26 octobre 2006

Dépression de l'enfant et de l'adolescent : est-il "pertinent" de prescrire un antidépresseur ?

[…] C’est en avril 2003 que le Comité du médicament du Royal College of Medicine a d’abord interdit l’utilisation de la Paroxetine chez le mineur dans l’indication de la dépression puis en décembre 2003 a étendu cette interdiction à tous les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine (ISRS) dans cette indication, à l’exception de la Fluoxetine, et ce à la suite d’un certain nombre de travaux tendant à montrer qu’il y avait plus de tentatives de suicides et de suicides chez les mineurs déprimés traités par antidépresseurs ISRS que dans une population non traitée par ISRS mais par Placebo. Début 2004, la Food And Drug Administration a adopté la même position. Un an plus tard en décembre 2004, l’Agence Européenne du Médicament a formulé les mêmes recommandations. En France le Ministre de la Santé de l’époque (Ph. Douste-Blazy) a fait plusieurs interviews sans prendre vraiment position sur le fond, mais en recommandant d’être particulièrement prudent. L’écho donné dans la presse à ces décisions a surpris tout autant les familles et nos patients que les praticiens. En effet, ces derniers s’appuyaient dans  leur pratique sur les données issues d’essais médicamenteux réalisés en population adulte, connaissant mal pour la plupart les données spécifiques à l’enfance et à l’adolescence. Que sont donc ces dernières ? Nous allons essayer de les résumer en nous appuyant sur l’excellente revue générale faite par D. Cohen** en 2005.

II - les résultats des études sur les antidépresseurs ISRS dans les états dépressifs de l’enfant et de l’adolescent.

[…] 2. Anti dépresseur ISRS et risques suicidaires chez l’enfant et l’adolescent.

Les méta-analyses ont montré des données incontestables quant à l’augmentation du risque de passage à l’acte suicidaire sous ISRS dans la dépression de l’enfant et de l’adolescent. Néanmoins cette augmentation reste mesurée puisqu’on a en fonction des molécules 2,4% à 7,7% de gestes suicidaires dans les groupes sous traitement actif comparés à 0,6% à 3,6% dans les groupes sous placebo. Cela dit, l’augmentation du risque suicidaire est retrouvée également pour tous les médicaments antidépresseurs dans les études réalisées chez l’adulte et cette augmentation semble se concentrer plutôt dans les 15 premiers jours du traitement. On retrouve là une notion classique toujours citée dans notre Vidal, celle du risque de désinhibition et de passage à l’acte suicidaire sous antidépresseurs en début de traitement, et qui impose une surveillance et une prévention spécifiques.

Source : © Philippe Mazet - Pour la Recherche, n° 48, mars 2006. Bulletin de la Fédération française de psychiatrie.


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