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PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
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PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
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26 octobre 2006

Une pratique de recherche inféodée aux laboratoires

L’influence de l’industrie pharmaceutique mondialisée, avec la caution scientifique de quelques psychiatres, universitaires ou non, payés confortablement par les laboratoires, est problématique et de plus en plus préoccupante.

Pour être bref : les tentations permanentes auxquelles sont soumis les praticiens, toutes disciplines confondues (car il n’y a pas de spécificité psychiatrique dans cette matière), en transforment quelques-uns et risquent d'en transformer de nombreux autres, en toute discrétion, en corrompus passifs.
Les pouvoirs publics se sont, depuis longtemps, désengagés du financement de la recherche en santé mentale. Ainsi, aucune unité INSERM ou CNRS n’est actuellement dédiée à ce thème. Seules quelques thématique ciblée se retrouvent, plus ou moins saupoudrées dans diverses unités (ex : le suicide ou l’Alzheimer).
Ce désengagement entraîne des conséquences en cascade beaucoup plus préoccupantes encore. En effet les plus engagés dans ces travaux de recherche sont obligés de se tourner vers l’industrie pour les financer. D’où, et c’est dans la nature des choses, des orientations biaisées dans le sens des intérêts à court (parfois à moyen terme) des firmes multinationales qui sont passées maîtres pour l’élaboration de stratégies commerciales subtiles. Tant dans ce domaine que dans d’autres, elles sont, actionnaires obligent, à la recherche de profits à court terme.
Pour progresser dans cette hiérarchie il faut publier des recherches. Le lien est donc très étroit et permanent. Qui plus est, ceux qui dirigent la recherche sont, en France, ceux qui contrôlent l’enseignement. Ceux qui dirigent l’enseignement influent sur les grandes orientations de cet enseignement.
Et c’est ainsi que les psychiatres qui sortent actuellement de l’Université (tendance accentuée par le numerus clausus) ont une formation incomplète, en tout cas n’ont pas de formation sérieuse sur les théories et les pratiques psychothérapiques (sauf les « brèves » moins coûteuses pour les assurances) ni sur la santé publique, ni sur les pratiques en secteur, ni sur l’animation d’équipe, car cela n’intéresse pas l’industrie pharmaceutique.

Toutefois il faut noter qu'une réflexion est en cours (au sein du CNUP et de la FFP) pour revoir le contenu de la formation initiale des futurs psychiatres. De même, certaines firmes pharmaceutiques développent des programmes de soins et insertion et des conseils aux usagers. Quelques-uns de ces programmes sont ambitieux et les recherches sont financées sans référence apparente aux produits fabriqués. De plus, l’industrie pharmaceutique participe fortement à l’organisation des Enseignements Post-Universitaire. Un parrainage et un partenariat honnêtes, dans lequel la part publique ne devrait plus être négligeable sont toujours possibles, mais ils nécessiteraient un encadrement plus strict visé par des organismes publics indépendants.

Source : © Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, Ministère délégué à la Santé -
De la Psychiatrie vers la Santé Mentale - Rapport de Mission – Juillet 2001 - Dr Eric Piel Dr Jean-Luc Roelandt
 


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