Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
Publicité
PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
Albums Photos
Derniers commentaires
Archives
2 septembre 2006

LES ANTIDÉPRESSEURS DE TYPE ISRS SONT LIÉS À UN RISQUE DE SUICIDE

Communiqués

L'ÉTUDE LA PLUS IMPORTANTE EN SON GENRE DÉTERMINE QUE LES ANTIDÉPRESSEURS DE TYPE ISRS SONT LIÉS À UN RISQUE DE SUICIDE

L'étude met aussi en évidence des inquiétudes concernant la communication de données

Ottawa, le 17 février 2005 - Fondant leurs conclusions sur une étude exhaustive d'essais cliniques randomisés comparatifs déjà publiés des inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS), une équipe de chercheurs, mené par le Dr Dean Fergusson, scientifique à l'Institut de recherche en santé d'Ottawa (IRSO) et professeur adjoint à l'Université d'Ottawa, a découvert que les antidépresseurs étaient liés à un risque deux fois plus élevé de tentative de suicide.

RÉSOLUTION D'UNE QUESTION CONTROVERSÉE

Intrigué par un long débat qui a fait couler beaucoup d'encre sur le lien entre les antidépresseurs et le risque de suicide, le Dr Fergusson s'est vite rendu compte que sa vaste expérience en recherche épidémiologique et analytique pourrait aider à faire la lumière sur le sujet. L'étude n'a jamais douté de la valeur de ces médicaments, mais ses récentes découvertes publiées dans la dernière édition du British Medical Journal suscitent des inquiétudes et encouragent fortement les médecins à suivre plus étroitement leurs patients qui prennent ces médicaments couramment prescrits.

La recherche traite de tous les ISRS - une classe d'antidépresseurs couramment prescrits pour le traitement d'une liste grandissante d'affections cliniques. Son étude avait pour but d'analyser des essais cliniques randomisés comparatifs des ISRS avec un placebo ou un antidépresseur autre qu'un ISRS. Le Dr Fergusson a exclu de son étude les résumés analytiques, les études croisées et tous les essais dont le suivi des patients était inférieur à une semaine. En conséquence, 702 essais ont été inclus dans l'étude (c.-à-d. 87 650 patients présentant un large éventail d'affections cliniques) et dans laquelle le Dr Fergusson a examiné les tentatives de suicide fatales et non fatales. Le taux global de tentative de suicide était de 3,9 (intervalle de confiance de 95 % entre 3,3 et 4,6) par 1000 patients qui ont participé aux essais cliniques. En se fondant sur la durée de l'étude comme temps d'exposition, le Dr Fergusson et son équipe ont découvert une incidence de 18,2 tentatives de suicide par 1000 patients. Dans le cas des essais réalisés chez les patients chez qui on avait posé un diagnostic de dépression, le taux global de tentative de suicide était de 4,9 (intervalle de confiance de 95 % entre 4,2 et 5,6) par 1000 patients.

Globalement, le Dr Fergusson a constaté une augmentation importante (deux fois plus élevée) du risque de tentative de suicide chez les patients qui prenaient des ISRS comparé aux patients qui utilisaient un placebo ou d'autres méthodes thérapeutiques autres que les antidépresseurs tricycliques - une autre classe de médicaments. Lorsqu'on a comparé les ISRS aux antidépresseurs tricycliques, aucune augmentation du risque de tentative de suicide n'a été observée. Bien que cela puisse sembler négligeable, le risque progressif demeure toutefois une question très importante au sein de la population en raison de l'utilisation étendue des ISRS. Bien que d'autres études aient suggéré un lien possible, l'étude du Dr Fergusson est maintenant celle qui est la plus exhaustive et qui met en lumière de véritables inquiétudes. L'étude révèle aussi plusieurs failles méthodologiques importantes dans les essais publiés et souligne l'importance de faire appel à de meilleures et plus vigoureuses méthodes de communication des données.

Il est toujours important de souligner cependant que ces médicaments ont des bienfaits très importants qui ne devraient pas être négligés. Quiconque prenant ces médicaments et qui a des inquiétudes devrait d'abord consulter son médecin ou pharmacien.

" Cette étude est importante pour deux raisons, a déclaré le Dr Fergusson. D'abord, elle présente les preuves les plus complètes et prudentes à ce jour sur le lien qui existe entre les ISRS et le risque de suicide. Deuxièmement, elle révèle des lacunes dans la conception d'essais cliniques et la divulgation de rares mais sérieux méfaits. "

" Cette étude importante a attiré l'attention sur le risque accru de tentative de suicide chez les patients traités à l'aide des ISRS pour un large éventail d'affections cliniques, a déclaré le Dr Jeremy Grimshaw, directeur du Programme d'épidémiologie clinique à l'IRSO. Cette information importante permettra aux médecins et aux patients de prendre des décisions plus éclairées au sujet des bienfaits et des risques des ISRS. "

" L'étude du Dr Fergusson et de ses collègues est opportune et cruciale puisqu'elle soulève des préoccupations sur le lien entre des effets secondaires rares, mais très importants de tentative de suicide et des antidépresseurs couramment prescrits ", a déclaré le Dr Robert Swenson, chef adjoint du Département de psychiatrie à L'Hôpital d'Ottawa, professeur agrégé de psychiatrie à l'Université d'Ottawa et clinicien-chercheur à l'Institut de recherche en santé d'Ottawa. Le Dr Swenson s'est aussi empressé de rappeler l'importance de ces médicaments. " Si les antidépresseurs aident à améliorer l'état de santé des patients, ces derniers devraient continuer de les prendre. S'ils ont des préoccupations au sujet de ces médicaments ou si leur état s'aggrave, ils devraient parler à leur médecin ou à leur pharmacien immédiatement. "

Copyright © 1996-2006 Institut de recherche en santé d'Ottawa


Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité