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PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
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PSYCHIATRIE : AIDE OU TRAHISON ?
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16 août 2006

Psychiatrie et lavages de cerveaux financés par la CIA

Après trente ans de silence, la CIA, l’agence de renseignements américaine, a été forcée de révéler sa participation à des expériences secrètes de contrôle mental. Ces expériences avaient été conduites à l'insu de certains patients entre 1956 et 1963, sous la direction du docteur Ewen Cameron, psychiatre et directeur de l’Allan Memorial Institute de Montréal. Cameron effectuait des traitements de « déprogrammation » du cerveau sur des patients prétendument atteints de maladies mentales. Le programme était financé par la CIA et soutenu par le gouvernement canadien de l’époque.
En 1951, en pleine guerre froide, des représentants de la CIA et un groupe de psychiatres se seraient retrouvés à Montréal pour préparer le projet « Blue Bird », qui devait servir à l’élaboration de techniques de lavage de cerveau, de conditionnement, de persuasion, de propagande et de contrôle psychologique des masses et de membres d’organisations. Le docteur Cameron, ancien colonel de l’armée américaine, reçut 25 millions de dollars pour procéder à des expériences sous le couvert de traitements thérapeutiques.
Au cours des traitements, les patients étaient soumis à des chocs psychiatriques extrêmes. Sous l’effet de barbituriques et de LSD, les sujets étaient abrutis par des messages enregistrés à répétition. Ils subissaient des doses massives d’électrochocs, étaient plongés dans un sommeil prolongé de plusieurs jours, et recevaient des douches chaudes ou glacées.
Les électrochocs étaient d’une ampleur de 20 à 40 fois plus élevée que la normale. Les séances duraient cinq heures par jour, cinq jours par semaine, et avaient pour but de « déprogrammer » le cerveau du patient pour le reconstruire selon les théories de Cameron.
En 1960, la CIA mit un terme au financement des recherches secrètes de l’institut Allan Memorial. Le docteur Cameron se tourna alors vers le gouvernement canadien, qui le subventionna jusqu’en 1963. En tout, une cinquantaine de patients servirent de cobayes lors de ces expériences. Triés sur le volet, ils pouvaient souffrir de schizophrénie mais aussi de dépression situationnelle, comme Linda Macdonald, déprimée par l’arrivée de son cinquième enfant. Comme la plupart d’entre eux, elle n’a jamais consenti aux traitements. Après son passage à l’institut, Mme Macdonald a dû refaire sa vie et réapprendre à lire, écrire, cuisiner.
En novembre 1992, le gouvernement canadien accepta de dédommager les victimes du docteur Cameron. Même s’ils reçurent 100 000 $ chacun en compensation, plusieurs affirment que l’argent reçu ne compensera jamais les traumatismes subis. L'ancienne victime Linda Macdonald, résidente de Vancouver, avait poursuivi en 1990, le gouvernement fédéral devant les tribunaux. Le gouvernement d'Ottawa a toujours nié être au courant des expériences du docteur Cameron.
L’institut Allan Memorial est le pavillon psychiatrique de l’Hôpital Royal Victoria de Montréal et est rattaché à l’Université McGill. Il a été fondé par le docteur Ewen Cameron en 1944.
Ewen Cameron est mort en 1967.  Dans son livre De l’asile à la santé mentale, Françoise Boudreau révèle que plusieurs de ses pairs doutaient de ses réelles compétences de psychiatre. « Le docteur Cameron était peut-être un génie en administration mais pas en psychiatrie », affirme un collègue de Winnipeg.
En janvier 1998, CBC, le réseau anglais de Radio-Canada,
diffusa la mini-série The Sleep room, inspirée de cette histoire.

© Radio Canada
Source : radio-canada
Émission : Présent édition nationale
Date de diffusion: 5 octobre 1988
Durée : 4 min 55 s
La journaliste Pauline Vanasse s’entretient avec le psychiatre Pierre Lalonde, qui rappelle les expériences réalisées par le docteur Cameron sur ses patients.


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